Les Brémaud ont la dalle en famille !
Les Brémaud, famille de la région angevine, sont membres d’une petite tribu pas comme les autres. Que ce soit collectivement ou individuellement, les 5 membres poursuivent la même passion, le sport. Carla, l’aînée de 20 ans, et Luis, le cadet de 16 ans, nous ouvrent leurs portes pour découvrir les coulisses d’un quotidien où est mêlé l’entraide, la réussite personnelle et leurs petites anecdotes.
Présentez-vous en quelques mots…
Carla Brémaud : “Je m’appelle Carla Brémaud. J’ai 20 ans, actuellement je vis aux Etats-Unis, à Wichita Kansas, pour mes études. Quand le temps me le permet, je reviens dans la région angevine pour revoir mes parents et mes deux petits frères. A l’âge de 8 ans, j’ai commencé le basket. J’ai connu le Pôle espoir à Nantes, le centre de formation de l’UFAB (Union féminine Angers Basket 49), l’équipe de France U16 et U20. D’ailleurs, avec cette dernière, nous avons fini médaillées de bronze aux championnats d’Europe cet été. Pendant quelques années, j’ai été la plus jeune joueuse (à 14 ans, 11 mois et 23 jours) à fouler les parquets de Ligue Féminine (Battue par Juste Jocyte; 14 ans et 19 jours). Je suis actuellement dans ma deuxième année à l’Université, où j’ai été élu dans l’Équipe-Type de mon championnat et Rookie de mon école.”
Luis Brémaud : “Je m’appelle Luis Brémaud et j’ai 16 ans. Je suis footballeur depuis l’âge de 5 ans. Je joue actuellement au SCO d’Angers. Durant mes deux dernières années de mon collège, j’étais au Pôle Espoirs durant 2 années.
Comment arrivez-vous à concilier moments sportifs et moments en famille ?
C-B : “Pour commencer, mes parents nous ont donné une culture sportive. Ma mère a fait du basket mais cela n’a pas trop duré, elle est allée naturellement vers la natation. Mon père a privilégié les sports individuels comme le vélo ou le judo quand il était petit. Aujourd’hui, tous les deux sont dans le jogging. Luis, qui a 16 ans, joue actuellement au SCO d’Angers. Et Jack, qui a 14 ans, est actuellement footballeur dans le club de Beaucouzé. Au final, nos parents nous ont toujours poussé à faire du sport, à être les premiers supporters de chacun. Il n’y a eu aucun problème dans l’organisation, la cohésion est solide. L’été, nous courons tous ensemble. Mes petits frères me disent que je suis un modèle pour eux.”
L-B : “Nos parents veulent qu’on soit ensemble, dès le matin comme le midi ou le soir; qu’on mange tous ensemble. Ils n’acceptent pas qu’on soit recroquevillés sur nous, c’est-à-dire, qu’on mange tout seul à l’écart de tous. Le dimanche, on essaie de se retrouver tous ensemble quand il n’y a pas de matchs. On essaie de sortir, de se promener.
Votre famille, qui est également très sportive, est-elle une force ? Une pression ? Ou une source de motivation ?
C-B : “Je dirais un peu des trois. J’ai toujours voulu réussir pour les rendre fiers. La pression, je l’avais un peu avant mais j’ai réussi à l’enlever avec le temps. Je sais que je joue pour moi et non pour eux. La motivation est plus liée à mes petits frères. Je me suis toujours battue pour être leur modèle. D’ailleurs, je les remercie pour tout ce qu’ils ont fait et tout ce qu’ils font actuellement pour nous.”
L-B : “Oui, ça aide beaucoup car, que ce soit mon frère ou ma sœur et même mes parents, nous sommes tous dans le domaine du sport. Quand on sort, on fait du sport tous ensemble afin d’être soudés plus que jamais, ne pas laisser quelqu’un sur le côté. Le fait que tout le monde soit dans le même état d’esprit, c’est beaucoup plus facile pour communiquer sur nos envies.”
Avez-vous déjà eu à faire des sacrifices pour votre carrière ?
C-B : “Quand j’étais au collège, on avait l’habitude d’aller tous les weekend à la maison qu’on avait à la plage. Cette maison symbolise le calme pour nous. On pouvait se ressourcer tranquillement. Mais au fur et à mesure des années, quand j’ai débuté les compétitions nationales, on a dû arrêter cela à cause des contraintes sportives de mes frères et moi. Nos parents pouvaient se libérer assez facilement de leur travail, cela nous a facilité. Mais les sacrifices n’ont pas été nombreux.”
L-B : “En premier lieu, nous partons beaucoup moins en vacances. Les entraînements sont toujours présents dans nos quotidiens. On n’a pas beaucoup, voire quasiment jamais, de weekend libre. Nos parents se consacrent à 100% pour nous. Une autre contrainte un peu plus personnelle, j’ai dû quitter le cocon familial à l’âge de 13 ans.“
Nous voyons l’importance de votre famille pour vous, pouvez-vous qualifier en un adjectif chaque membre ?
C-B : (*Réfléchis*) “Pour Luis, le premier de mes frères, je dirais qu’il est plutôt réservé. Pour Jack, je pense qu’il est très extraverti. Ma mère est très positive et, pour mon père… il est tenace.”
L-B : “Pour moi, ma sœur est un véritable exemple. Pour mon petit frère, il symbolise le soutien. Mon père est un pilier et ma mère représente le conseil.”
Avez-vous des anecdotes familiales à nous partager ?
C-B : “A côté du sport, je n’arrive pas à visualiser une anecdote. Mais sinon, quand ils sont venus aux Etats-Unis pour Noël, on faisait un Beach-volley tous les matins. Luis était avec moi et Jack avec mon père. Il y avait une manche tous les matins pour savoir qui allait gagner à la fin. Le résultat n’a pas tourné en ma faveur. La course à pied nous rassemble même si on n’apprécie pas ça en particulier. Le sport est vraiment dans notre ADN.”
Avez-vous gardé la même passion qu’à vos débuts ?
C-B : “J’aime toujours autant le basket qu’auparavant mais, aujourd’hui, la vision est différente. Pour moi, le basket est un jeu, je m’amusais et je pense que j’ai un peu perdu cette amusement car c’est devenu plus sérieux. On nous demande des résultats car de multiples facteurs sont en jeu comme la place de notre coach sur le banc. Mais dans tout cela, j’arrive à faire la part des choses pour être efficace.”
L-B : “Oui, et je pourrais même dire que la passion grandit de jour en jour. Aujourd’hui, je dispose d’entraînements de haut niveau, une meilleur philosophie de jeu. Le niveau du centre de formation est élevé mais c’est un réel plaisir de pouvoir jouer avec d’autres jeunes joueurs prometteurs.
Quelles sont vos sources d’inspirations ?
C-B : “Pour le travail, ce sont mes parents. Après, j’ai deux ou trois joueurs de basket que j’aime bien mais sans plus. Ce sont surtout mes parents. Je tiens à les remercier comme je remercie mes frères.”
L-B : “Je m’identifie beaucoup à Raphaël Varane. Il a fait le même parcours que moi, il a été au Pôle espoir. Il a une grande maturité dès son plus jeune âge. C’est quelqu’un qui porte son équipe vers le haut. Sinon, j’ai des amis qui me poussent à devenir meilleur tous les jours. Je tiens à les remercier.”
Pour finir, quels sont vos objectifs futurs ?
C-B : « Il me reste deux saisons à l’Université. Après, c’est direction la draft pour la WNBA. C’est un rêve mais j’aimerais quand même revenir en Europe au plus haut niveau pour m’épanouir.”
L-B : “A la fin de mon passage au centre de formation d’Angers, j’aimerais signer en tant que professionnel, dans n’importe quel club. Le rêve ultime est d’être champion du monde avec la France un jour.”
“Le hockey une affaire de famille” : rencontre avec Julien Albert
Julien Albert, 34 ans, hockeyeur attaquant des Ducs d’Angers a remporté 2 coupes de France en 2007 et 2014. Angevin d’origine, il a commencé le hockey à l’âge de 3 ans sur les traces de René Albert, son grand-père, co-fondateur de l’ASGA (Association des Sports de Glace d’Angers) et des Ducs d’Angers. C’est dans la récente structure « Ice Park » qu’il a accepté de nous recevoir pour nous parler de la place de sa famille dans sa carrière sportive.
C’est votre grand-père qui a créé les Ducs d’Angers ?
Mon grand-père a été effectivement le 1er président du club, on ne parlait pas encore des Ducs d’Angers à l’époque en 82. Mon frère aîné, a commencé le hockey du fait de cet engouement familial. Moi, j’étais trop petit pour m’en souvenir, d’après mes parents, j’aurais vu mon frère patiner et voulu faire pareil, c’est comme ça que je m’y suis mis.
Toute votre famille pratique le hockey ?
On est 3 frères. Mon grand frère a débuté dans la famille, moi j’ai suivi et mon petit frère en a fait de même. Mon grand frère a fait une carrière de haut niveau également puisqu’il est passé par Angers où il a joué pendant 2 ans, puis il est parti au Canada où il a joué à Morzine avant de revenir dans la région et terminer sa carrière à Cholet. Mon petit frère a également joué mais a arrêté pour continuer ses études. Après mes frères et moi-même, ce sont mes neveux qui s’y sont mis. Les premiers qui ont été sur la glace étaient les enfants de mon frère puis mon aîné de 4 ans et demi. Pour l’instant ils s’amusent juste, ils prennent du plaisir à jouer au hockey.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de commencer ce sport ? Votre grand frère a-t-il été influencé par votre grand-père, et vous par votre grand-frère ?
Oui exactement, et très vite toute la famille s’est prise au jeu puisque mes parents œuvraient au club en tant que dirigeant de nos équipes, surtout pour mon grand frère. Notre père a beaucoup suivi les équipes de mon grand frère, il a suivi un peu les miennes et celles de mon petit frère. Mes parents ont été très proches du club, ma maman a fait partie pendant quelques années du comité directeur des ducs d’Angers, mon père est à la table de marque à presque tous les matchs depuis pas mal d’années maintenant donc oui, c’est une famille ancrée dans le club.
Le hockey est une affaire de famille pour vous ?
Une affaire de famille oui clairement, et ça continue avec la nouvelle génération. Mon grand frère est établi sur Angers, tout comme mon petit frère et moi-même. Je pense que ça va continuer. Mon grand frère s’est impliqué encore un peu plus, puisqu’avec sa femme, ils font partis du bureau directeur du club amateur, tout le hockey mineur angevin. Ils sont dans le bureau depuis l’an passé donc ça continue encore et encore.
Arrivez-vous à partager vos différentes passions au sein de votre famille ?
On a partagé notre passion forcément puisqu’on a quand même réussi à faire une année ensemble, la saison 2005-2006. Quand mon frère est revenu du Canada, moi je débutais dans l’équipe, c’était ma deuxième ou troisième année, on a fait cette année en commun ici à Angers donc c’était quelque chose de fort forcément. Et puis, tout au long de ma carrière, on a partagé le hockey en famille. On s’appelle pour nos résultats, quand il y a des repas familiaux, ça parle hockey, mais c’est normal tout le monde est engagé dans le club. C’est forcément mélangé, mais c’est naturel et puis tout le monde est impliqué donc je pense que ça n’embête personne qu’on parle hockey et ça à toujours été comme ça.
Avez-vous d’autres points d’unification que le sport dans votre famille ? Des passions ou centres d’intérêts communs ?
D’autres passions ? On a la chance d’avoir une maison en bord de mer à côté de Pornic où on se retrouve régulièrement au printemps/été. Et là, vu qu’on est hors saison on parle un peu moins de hockey même si c’est toujours très présent. C’est un moment où on se retrouve et on a aussi des affinités à la montagne, ce sont des choses qui nous unissent.
Êtes-vous proche de vos frères ? Avez-vous eu des moments où vous étiez plus proches de l’un que de l’autre ?
Oui je suis proche de mes deux frères, on a la chance d’être encore tous les trois à Angers donc on se voit régulièrement avec des weekends en famille.
Ça dépend des périodes. Mon grand frère est parti en sport étude quand il avait 16 ans, j’en avais 13 et mon cadet 10. On s’est retrouvé avec mon petit frère tous les deux à la maison, nous nous sommes naturellement rapprochés. A cette période, mon grand frère et moi continuions le hockey. On a eu la chance d’avoir une carrière pro, pas mon petit frère. Il jouait en junior mais aujourd’hui il a repris le roller. Il est encore dans le monde du hockey et c’est pareil, c’est un vrai passionné. Je vois régulièrement mon aîné au club. Mon petit frère joue dans la salle de roller donc on le voit un peu moins, mais non, je suis proche des deux il n’y a pas de « préférence ».
Ressentez-vous une certaine rivalité ou concurrence entre frères ?
Quand on était petit oui, mais c’était plutôt des chamailleries de deux frères petits et peu raisonnables. Avec mon grand frère, on s’est supporté dans nos carrières respectives. Et puis finalement on a quand même joué un an ensemble. Il était au Canada quand j’ai commencé, ensuite il a fait 2 saisons sur Morzine où là, on a joué l’un contre l’autre. C’était les seules fois où l’on a joué l’un contre l’autre puisqu’après, il est revenu à Cholet en division inférieure donc finalement, là non plus il n’y avait pas vraiment de rivalité, c’était un championnat différent.
Votre grand-père pratiquait-il le hockey ?
Non pas du tout, mon grand-père était dans le côté structurel, administratif du club. Il n’a jamais pratiqué, on lui a proposé de créer le club de hockey sur glace, c’était un fan de sport. Il a vraiment découvert le hockey en même temps que la création du club. La passion est venue avec. C’était un vrai passionné, il enregistrait des cassettes des JO, des championnats du monde et tout ce qui pouvait passer sur Eurosport, la seule chaîne qui diffusait des sports divers.
Vous vous coachez entre frères ?
Non, on se donne forcément des conseils, mais c’était plus du soutien et des encouragements et pas des conseils techniques. Lui, il a appris en Sport Études à Amiens, moi à Angers, on a eu deux carrières différentes. On échangeait beaucoup, mais ce n’était pas forcément du « tiens, tu devrais faire comme ci, tu devrais faire comme ça… »
Votre famille a-t-elle un impact sur votre carrière sportive ?
Un impact clairement, mes parents nous ont soutenu de A à Z, du début quand j’ai commencé à 3 ans jusqu’à aujourd’hui. Ils sont tout le temps présent aux matchs. Le fait que je sois resté à Angers, ça a joué forcément, ils avaient la possibilité de venir, mais mon père était aussi capable de prendre sa voiture et de traverser la France pour me voir. Ils ont toujours été derrière nous. Ce n’était pas un soutien technique ou tactique puisqu’ils n’étaient pas qualifiés pour ça, mais un soutien sur tout le reste, c’est le principal pour moi. Dès que je me blessais, ils étaient là, pour les moments faibles comme les moments forts, ils étaient toujours là.
Votre famille a-t-elle fait des sacrifices pour votre carrière ?
Mes parents ont fait des sacrifices oui. Le hockey ça reste un sport coûteux surtout en équipements. Nous étions 3 frères équipés, le fait qu’il faille aller jouer les matchs tous les week-ends représente un certain coût. La patinoire la plus proche était Cholet donc on faisait des allers-retours. On allait jusqu’à Brest, ce n’est pas comme au foot où les joueurs jouent contre le quartier d’en face. Ce sont des sacrifices de temps, d’argent donc oui beaucoup de sacrifices.
L’éducation par le sport, la sauce Pilard
Retrouvez le podcast plein d’authenticité de David Pilard, entraîneur des Loups d’Angers et père en formation.